La Maison Jean Vilar
En 1971 disparaissait Jean Vilar. Il est immédiatement apparut nécessaire de recueillir les documents concernant son œuvre, ceux du Théâtre National Populaire lorsqu’il en était le directeur (1951-63), et de l’ensemble du Festival d’Avignon qu’il avait créé en 1947.
A l’initiative de Paul Puaux, son plus proche collaborateur et son successeur à la direction du Festival d’Avignon (1971-79), fut fondée en 1972 l’Association Jean Vilar, reconnue d’intérêt général.
Dans une concertation entre l’Association, la Bibliothèque nationale de France et la Ville d’Avignon, naquit la certitude de l’importance d’une maison dédiée à Jean Vilar et à la réflexion sur le monde actuel des arts du spectacle.
Avec l’acquisition par la Ville de l’Hôtel de Crochans, la Maison Jean Vilar devient dès 1979 à la fois lieu d’exposition, d’archives et de recherche, espace de rencontres et d’évènements dans la continuité d’un esprit de théâtre populaire d’aujourd’hui. Ce projet s’inscrit dans une convention quadripartite entre la Ville d’Avignon, le Ministère de la Culture, la Bibliothèque nationale de France et l’Association Jean Vilar.
Pour en savoir plus :
- un lieu mémoire : favoriser le rayonnement de l’œuvre de Jean Vilar et du théâtre populaire.
- un lieu ressources : qui met à disposition du grand public comme des professionnels des collections et des ouvrages : documents iconographiques et audiovisuels, archives sur le spectacle, la vie culturelle régionale, la décentralisation initiée par Jean Vilar et l’histoire du Festival d’Avignon.
- un lieu vivant : proposer tout au long de l’année un programme d’expositions, d’animations, de rencontres, avec un temps fort pendant le Festival d’Avignon.
Jean Vilar
Une vie de théâtre, pour tous
Jean Vilar, acteur, auteur, metteur en scène, fondateur du Festival d’Avignon et directeur du Théâtre National Populaire est une des figures les plus importantes du théâtre du XXe siècle.
Il défendra tout au long de son parcours non seulement l’idée, mais la mise en œuvre, du théâtre populaire. Plaçant résolument le public au coeur de la création artistique, il affirmait que le théâtre devait être un service public.
Au TNP comme à Avignon et en tournées, ses spectacles ont réuni près de 5 millions de spectateurs !
Jean Vilar est aujourd’hui une référence pour tous ceux qui réfléchissent et travaillent à partager l’art et la culture avec le plus grand nombre.
Frise chronologique
25 mars 1912 – naissance à Sète
1932 – Assiste à une répétition de Richard III au Théâtre de l’Atelier de Charles Dullin. Révélation.
1941 – Rencontre avec André Clavé, qui l’invite à rejoindre sa troupe La Roulotte.
1943 – Création de sa troupe La Compagnie des Sept.
1945 – Création de Meurtre dans la cathédrale (T.S. Eliot) au Théâtre du Vieux Colombier. Premier succès.
4-10 septembre 1947 – Présentation de trois créations à la « Semaine d’Art Dramatique » d’Avignon.
Août 1951 – Nomination à la direction du Théâtre National Populaire.
Novembre 1951 – Premières représentations du TNP : Le Cid (Corneille) et création de Mère Courage (Brecht)
1954 – « La Semaine d’Art Dramatique » devient le Festival d’Avignon.
Novembre 1959 – Création de Le Crapeau-Buffle (Gatti) au nouveau Théâtre Récamier, antenne du TNP réservée aux premiers textes d’auteurs contemporains.
1963 – Refus de renouveler son mandat de directeur du TNP.
Juillet 1964 – Premières « Rencontres d’Avignon » : « Le développement culturel ».
28 mai 1971 – Mort de Jean Vilar à Sète. Inhumation au Cimetière Marin.
L’Hôtel de Crochans
Un lieu d’exception
L’Hôtel de Crochans doit son nom à l’aîné de la famille de Guyon, seigneur de Crochans, qui en 1671 rachète l’habitation principale conçue dès 1330 par le cardinal Pierre des Prés dans l’actuelle rue Mons.
Du palais originel, le nouveau propriétaire, maitre de camp dans les armées royales de Louis XIV, fait un hôtel particulier à l’architecture typique des bâtiments classiques du XVIIe siècle.
Entre la Place de l’Horloge et le Palais des Papes, le lieu a gardé toute l’élégance de sa physionomie historique. Ainsi, dès 1972, les façades sur cour et jardin, la calade (cour provençale pavée de galets posés sur tranche), et le portail (dessiné par l’architecte Pierre Mignard II) ont été inscrits aux Monuments historiques. Trois salons XVIIIe complètent l’ensemble : le salon rose, le salon vert et le salon de la Mouette.
La Ville d’Avignon l’acquiert en 1974 pour y accueillir la future Maison Jean Vilar, qui s’y installe en 1979.
Dans le hall d’entrée entièrement rénové en 2018, on peut désormais admirer un mobile de Calder, élément de décor de la pièce Nucléa d’Henri Pichette mise en scène par Jean Vilar en 1952.