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1964

18ème Festival d’Avignon : les Rencontres d’Avignon

En 1963, quand j’ai pris la direction du TNP, Vilar m’a proposé de prendre celle du Festival. J’ai décliné son offre : lui seul pouvait maintenir le flux, la qualité. Mais je lui ai promis de présenter dans la Cour d’honneur un spectacle chaque année.

Georges Wilson

Le 18ème Festival d’Avignon, du 17 juillet au 3 août 1964, accueille le TNP de Georges Wilson. Durant deux étés, la compagnie de Chaillot est la seule invitée à donner des représentations dans la Cour d’honneur, des reprises de la saison écoulée et des créations.

Cette année-là, Wilson met en scène Luther d’Osborne et Romulus le grand de Dürrenmatt, tandis que Roger Mollien monte le Nicomède de Corneille.

Jean Vilar, tout en conservant la direction du Festival, sent la nécessité de le faire évoluer. Pour l’aider dans sa réflexion, il organise, à partir de 1964, avec l’aide de Michel et Sonia Debeauvais, les Rencontres d’Avignon.

Chaque matin, une quarantaine d’artistes, hauts fonctionnaires, sociologues, élus, chercheurs, animateurs, enseignants et syndicalistes se réunissent, dans la Chambre des Camériers du Palais des Papes, autour de la politique publique de la culture en France.  

Les après-midis sont réservés aux débats avec le public, au Verger Urbain V : des conférences et des tables rondes introduisent le sujet débattu le matin, avant que s’engage le dialogue.

 

Notre intention n’est pas de vous unir à tout prix. Notre intention est plus sage et plus modeste. Nous voulons confronter nos expériences, nos souhaits et – pourquoi ne pas le dire ? – nos revendications

Vilar, « Introduction aux 1ères Rencontres d’Avignon », 1964, Le théâtre, service public

 

Jusqu’en 1970, les thèmes abordés sont « Le développement culturel » (1964), « L’École et la culture » (1965), « Le développement culturel régional » (1966), « La culture et la Ville » (1967-1970).

De ces Rencontres sont issues les enquêtes de Janine Larrue sur le public et de Jean Salmona sur les retombées économiques du Festival d’Avignon. Leurs réflexions débouchent sur la création du Conseil Culturel d’Avignon, dirigé à partir de 1965 par Paul Puaux. Son but est de continuer durant l’hiver l’action du Festival : un calendrier mensuel rend compte de toutes les manifestations organisées par les associations culturelles et sportives de la ville, ce qui permet aux publics, amateurs de telle ou telle discipline, de découvrir d’autres arts.

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