RETOUR
1970

24ème Festival d’Avignon, le retour du TNP et de Picasso

« Le jour où nous serons capables d’afficher nos toiles sur cette pierre, nous serons devenus des peintres. », dit Picasso à Braque, en 1914, alors qu’ils sont assis sur les marches du Palais des Papes.

Le 1er mai 1970, l’Exposition Picasso est inaugurée dans la Grande Chapelle du Palais des Papes. Elle réunit 167 toiles et 50 dessins réalisés par le peintre au cours des dix-huit derniers mois. Elle est conçue par Yvonne Zervos – déjà à l’origine de l’exposition très importante de la Semaine d’Art en Avignon –, disparue en début d’année.

Le 24ème Festival d’Avignon, du 11 juillet au 14 août 1970, voit aussi le retour du TNP de Georges Wilson : il joue en alternance Early Morning et Le Diable et le Bon Dieu dans la Cour d’honneur qu’il partage avec Ce soir on improvise du Théâtre de la Région Parisienne et du Théâtre de l’Ouest Parisien.

Pour leur permettre de poursuivre leur expérience de l’été dernier, Jean Vilar choisit de reprendre au Cloître des Carmes les mêmes jeunes metteurs en scène – Michel Berto, Christian Dente, Jacques Guimet, Jorge Lavelli et Jean-Louis Thamin –, surnommés les « nouveaux papes d’Avignon » par Guy Dumur dans Le Nouvel Observateur.

Cet été 1970, l’expérimentation à Avignon se fait surtout autour des deux modes de diffusion que sont la radio et la télévision.

Vilar pense que la télévision doit être un instrument sur lequel se projettent des aspirations d’ordre pédagogique et démocratique. Grâce à l’amitié qui l’unit à Maurice Cazeneuve, le directeur de la deuxième chaîne de l’ORTF – et metteur en scène de L’Histoire de Tobie et de Sara, en 1947 –, Vilar encourage la création d’un opéra de Fernando Arrabal, La guerre de mille ans, mis en scène par Jorge Lavelli et mis en musique par Charles Ravier dans la Cour. Faute de financements suffisants, le projet présenté dans l’avant-programme est abandonné.

En revanche, la collaboration entreprise depuis 1968 avec France Culture, grâce à l’intervention de son directeur des programmes musicaux, Guy Erismann, est plus productive et durable. Trois rendez-vous quotidiens et quatre heures d’émissions par jours sont proposés aux auditeurs. C’est grâce à la chaîne de radio publique et à l’ORTF que le Cloître des Célestins accueille de nombreuses manifestations musicales.

 

Théâtre :

Le Borgne est roi de Carlos Fuentes, mise en scène de Jorge Lavelli, Cloître des Carmes ;

Ce soir, on improvise de Luigi Pirandello, mise en scène de Gérard Vergez et chorégraphie d’Anny Weinberger, Cour d’honneur du Palais des Papes ;

Deux ou trois Don Juan, mise en scène de Michel Berto, Cloître des Carmes ;

Le Diable et le bon Dieu de Jean-Paul Sartre, mise en scène de Georges Wilson, Cour d’honneur du Palais des Papes ;

Early Morning d’Edward Bond, mise en scène de Georges Wilson, Cour d’honneur du Palais des Papes ;

Les Incantations de Francis Arnaud, mise en scène de Jacques Guimet, Cloître des Carmes ;

Le Roi nu d’Evguéni Schwartz, mise en scène de Christian Dente, Cloître des Carmes.

Danse :

Absolu ! Non !, chorégraphie de Serge Keuten, mise en scène de Philippe Gouttes et composition de Béla Bartok, Théâtre municipal ;

Anaklasis, chorégraphie de Claude Ariel et composition de Krzysztof Penderecki, Théâtre municipal ;

Athanor, chorégraphie de Norbert Schmucki, composition d’Igor Wakhevitch, Théâtre municipal ;

Danse pour ton ombre, chorégraphie de Patrick Frantz et composition de Ludwig van Beethoven, Théâtre municipal ;

Fiat Lux, chorégraphie de Jacques Garnier et composition de Grazina Bacewicz, Théâtre municipal ;

Logos, chorégraphie de Norbert Schmucki et composition d’Igor Wakhevitch, Théâtre municipal ;

Mai, chorégraphie de Patrick Frantz et composition de Ludwig van Beethoven, Théâtre municipal ;

Normes, chorégraphie de Serge Keuten et composition de Patrick Demeyer, Théâtre municipal ;

Opus 77, chorégraphie de Daniel Agesilas et composition de Johannes Brahms, Théâtre municipal ;

Pierre, chorégraphie de Daniel Agesilas et composition de Barbara, Théâtre municipal.

Théâtre musical :

Aventures et nouvelles aventures, mise en scène de Roland Deville, composition de György Ligeti et direction musicale de Diego Masson, Cloître des Célestins ;

Calques, mise en scène de Pierre Barrat, composition de Michel Puig, direction musicale de Diego Masson, Cloître des Célestins ;

El Cimarron de Miguel Barnet, composition d’Hans Werner Henze, Cloître des Célestins.

Spectacles pour les jeunes spectateurs :

La Machine à théâtre, mise en scène de Maurice Yendt et Michel Dieuaide, Théâtre municipal

Le Rossignol et l’Oiseau mécanique, mise en scène de Maurice Yendt, Théâtre municipal.

 

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