Pour nous, c’est tout autant un honneur et un plaisir de présenter à nos amis africains L’Avare, chef-d’œuvre de notre pays, témoin du meilleur de notre civilisation. Qui plus est, ce chef-d’œuvre est aussi un chef-d’œuvre du rire.
Représentée pour la première fois il y a déjà trois siècles, cette comédie pourtant est aussi fraîche qu’au premier jour. De toutes les œuvres anciennes et modernes que j’ai portées à la scène, celle-ci devrait largement satisfaire, réjouir et enseigner toutes et tous, quels que soient le rang et le savoir. C’est, à la lettre, une œuvre « populaire ».
Cette troupe de comédiennes, de comédiens et de techniciens français qui jouent ce soir devant vous, je ne doute pas qu’ils ne vous satisfassent, servant à la fois l’un des plus purs génies de l’humanité et la permanence des bons rapports entre vous et nous, entre votre pays et le nôtre.
En jouant ce soir devant vous, mes camarades illustrent la plus franche des causes : celle de l’amitié et du rire communs.
Jean Vilar, janvier 1966
À la demande de l’Association pour le développement des échanges culturels et africains, Jean Vilar remet en scène L’Avare avec une distribution différente – Claude Piéplu reprend le rôle d’Harpagon.
La pièce sillonne la Mauritanie, le Sénégal, le Mali, la Haute-Volta, le Niger, la Côte d’Ivoire, le Dahomey, le Togo, le Cameroun, le Gabon, le Congo, la République Centre Africaine et le Tchad.
En Côte d’Ivoire, les décors arrivent par camion militaire et les comédiens par avion spécial, avant d’être transportés par autocar.
Partout où la troupe joue, les salles sont pleines : salles polyvalentes, théâtres, établissements scolaires, centres culturels, permanences de partis politiques et base aérienne.
Les spectateurs appartiennent à toutes les classes sociales, depuis les chefs d’État, les ministres, les diplomates et personnalités des arts, jusqu’à la population africaine et européenne.
Les élèves des écoles et universités reprennent en chœur les tirades d’Harpagon. Au cours des discussions qui ont lieu à l’issue des représentations, les jeunes spectateurs sont frappés par le dilemme père-fils et l’amour immodéré d’Harpagon pour son argent.
Tournée africaine, 5 février-2 avril 1966
- Mauritanie : Nouakchott
- Sénégal : Dakar
- Mali : Bamako
- Haute-Volta : Ouagadougou
- Niger : Niamey
- Côte d’Ivoire : Daloa, Bouaké, Korhogo, Abidjan
- Dahomey : Cotonou
- Togo : Lomé
- Cameroun : Yaoundé, Douala, N’Khongsamba
- Gabon : Libreville
- Congo Brazzaville : Léopoldville
- République Centre Africaine : Bangui
- Tchad : Fort-Lamy
42 représentations