Le 9ème Festival d’Avignon (15-29 juillet 1955) s’ouvre un peu plus à la jeunesse.
Les Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active (CEMEA) organisent dès 1955 les premières « Rencontres internationales de jeunes en Avignon », sous la direction de Miguel Demuynck et Chrystel d’Ornhjelm, la responsable du Cercle d’échanges artistiques internationaux.
Nés en 1936, les CEMEA sont une branche des Éclaireurs de France. C’est grâce à l’amitié qui lie Jean Vilar et Henri Laborde, délégué général des CEMEA, et avec l’appui de Jean Rouvet, administrateur du TNP, que les premières Rencontres, puis les Centres de Jeunes d’Avignon s’organisent.
Ces Rencontres offrent aux jeunes adultes peu fortunés, entre 18 et 25 ans, un accueil simple mais digne dans les établissements scolaires d’Avignon, dans une volonté de leur permettre de croiser leurs regards de festivaliers, leurs questionnements et leurs sensibilités à partir d’une création, et de dialoguer avec les artistes qui se déplacent jusqu’à eux.
Paul Puaux, instructeur et responsable des CEMEA depuis la Libération, s’y investit pleinement.
L’été 1955, les jeunes assistent à la création de Marie Tudor d’Hugo et aux reprises de La Ville de Claudel et Don Juan de Molière, mises en scène par Vilar, dans la Cour d’honneur du Palais des Papes.
Ils profitent également de toutes les manifestations annexes, dont le bal au Rocher des Doms et les matches de volley-ball et de cross-country, avec les membres du TNP, à l’auberge de jeunesse, sur l’île de la Barthelasse.