Jean Vilar nous a quittés le 28 mai.
Il nous a dit :
‘‘Avignon, c’est une certaine ordonnance des spectacles, de la réflexion, du bien-être, de la détente, de la reprise des forces pour les luttes de la rentrée et de demain’’
Artistes, techniciens, administrateurs réunis par Jean Vilar, notre hommage sera une simple réponse :
Le 25e Festival d’Avignon continuera ce qu’il appelait la recherche d’un lieu de réflexion, de confrontations et, mon Dieu, ce qui n’a jamais été interdit à des artistes, d’espoir.
Paul Puaux, texte reproduit dans Paul Puaux, l’homme des fidélités
Le 12 juillet 1971, avant la représentation de La Guerre de Troie n’aura pas lieu, la Cour d’honneur est plongée pendant une minute dans le silence et le recueillement pour Jean Vilar. Tous ses proches collaborateurs sont sur la scène, Paul Puaux en tête vient de lire un hommage.
Jeune instituteur d’Avignon, militant des auberges de jeunesse et des mouvements d’éducation populaire, c’est au moment de la Semaine d’Art en Avignon en 1947 que celui-ci rencontre Vilar, alors à la recherche de personnes susceptibles de lui amener un public jeune. Dès lors, et pendant vingt ans, l’instituteur est le bras droit du directeur du Festival qui en fait son administrateur permanent en 1966, avant qu’il n’en assure la responsabilité à partir de la 25e édition, du 12 juillet au 14 août 1971.
Puaux refuse de porter le titre de directeur. « On ne succède pas à Jean Vilar » dit-il, se considérant comme intérimaire entre deux artistes créateurs. Il assume pourtant pleinement la responsabilité du Festival, dans l’esprit de Vilar, poursuivant l’accueil de jeunes troupes, augmentant le nombre de lieux et continuant l’expérience du théâtre musical.
Tout le monde ressentant le besoin de découvrir des auteurs dramatiques contemporains mis en scène par de jeunes metteurs en scène, Vilar est à l’initiative de Théâtre ouvert dans la Chapelle des Pénitents-Blancs dès 1971, codirigé par Lucien et Micheline Attoun. C’est là que débute Antoine Vitez avec m = M de Xavier Pommeret en 1973, avant d’investir le Cloître des Carmes en 1978 avec son cycle Molière.
L’apport majeur de Puaux au Festival est l’invitation de metteurs en scène et chorégraphes étrangers : Otomar Krejca, Benno Besson, Bob Wilson, Carolyn Carlson, entre autres.
Les compagnies du Off bénéficient également d’un certain nombre de facilités, invitées parfois dans le programme du Festival : André Benedetto au Cloître des Carmes dès 1973, Gérard Gelas pour la première fois en 1975.
Théâtre :
Béatrice du Congo de Bernard Dadié, mise en scène de Jean-Marie Serreau, Cloître des Carmes ;
Le Camp du Drap d’or de Serge Rezvani, mise en scène de Jean-Pierre Vincent, Chapelle des Pénitents blancs ;
Le Coqsilugre de et mise en scène de Rufus, Chapelle des Pénitents blancs ;
La Guerre de Troie n’aura pas lieu de Jean Giraudoux, mise en scène de Jean Mercure, Cour d’honneur du Palais des Papes ;
Isabelle, trois caravelles et un charlatan de Dario Fo, mise en scène d’Arturo Corso, Cour d’honneur du Palais des Papes ;
Météo de Serge Behar, mise en scène de Georges Peyrou, Chapelle des Pénitents blancs ;
Mon Violoncelle pour un cheval de Victor Haïm, mise en scène d’André-Louis Perinetti, Chapelle des Pénitents blancs ;
La Petite Voiture de flammes et de voix de Liliane Atlan, mise en scène de Michel Hermon, Cloître des Carmes ;
Rosa Spartakus prend le pouvoir d’Armand Gatti, Chapelle des Pénitents blancs ;
Who is who d’Andonis Doriadis, mise en scène de Marcel Maréchal, Chapelle des Pénitents blancs.
Danse :
Carmen, chorégraphie d’Alberto Alonso et composition de Georges Bizet, Cour d’honneur du Palais des Papes ;
Delta -> Infini, chorégraphie de Norbert Schmucki et composition de Georges Zamfir, Cour d’honneur du Palais des Papes ;
Ergonia, chorégraphie de Norbert Schmucki et composition d’Igor Wakhevitch, Cour d’honneur du Palais des Papes ;
Le Lac des cygnes, chorégraphie de Gorski et composition de Piotr Ilitch Techaikovski, Cour d’honneur du Palais des Papes ;
La Mort du cygne, chorégraphie de Michel Fokine et composition de Camille Saint-Saëns, Cour d’honneur du Palais des Papes ;
La Nuit, chorégraphie de Jacques Garnier et composition de Michel Portal, Cour d’honneur du Palais des Papes ;
Prélude, chorégraphie de Vladimir Vassiliev et composition de Johann Sebastian Bach, Cour d’honneur du Palais des Papes ;
Théâtre musical :
La Chasse au Snark de Lewis Carroll, mise en scène de Catherine Daste, composition et direction musicale de Michel Puig, Cloître des Célestins ;
El Cimarron de Miguel Barnet, composition d’Hans Werner Henze, Cloître des Célestins ;
Le Jeu de Robin et Marion, mise en scène de Georges Peyrou et direction musicale de Charles Ravier, Cloître des Carmes ;
Philippe Avron et Claude Evrard de Philippe Avron et Claude Evrard, musique de François De Roubaix, Centre de la Barbière, Foyer des jeunes travailleurs, MJC Croix des Oiseaux, Club Léo-Lagrange, Centre Saint-Jean, Champfleury ;
La Tragique Histoire du nécromancien Hiéronimo et de son miroir, mise en scène d’Hubert Jappelle, composition et direction musicale de Georges Aperghis, Cloître des Célestins ;
Un contre tous, mise en scène de Pierre Barrat, composition d’Ivo Malec et direction musicale de Daniel Chabrun, Cour d’honneur du Palais des Papes ;
Une certaine forme d’humour : Erik Satie, composition d’Erik Satie, Cloître des Célestins.
Cirque :
Cirque imaginaire, mise en scène de Jean-Baptiste Thierrée et musique de Stéphane Vilar, Collège Champfleury ;
Interdisciplinaire :
Mouloudji
