Disparition de Jorge Lavelli

Metteur en scène et premier directeur du théâtre de La Colline à Paris, Jorge Lavelli a fait partie de cette jeune génération d’artistes à laquelle Jean Vilar a ouvert les portes du Festival d’Avignon.

D’origine argentine – il est né à Buenos Aires en 1932 –, Jorge Lavelli s’est imposé, dès le début des années 60, comme une des figures montantes du renouveau de la mise en scène de théâtre en Europe.

C’est à ce titre qu’il est invité à Avignon par Jean Vilar, en 1967, au moment où celui-ci ouvre le Festival à d’autres genres artistiques (la danse, le cinéma) et à la nouvelle génération de metteurs en scène (Antoine Bourseiller, Roger Planchon).

Pour cette première participation, il investit la Cour d’honneur à deux reprises avec Le triomphe de la sensibilité de Goethe et Medea de Sénèque en permettant à Maria Casarès d’y faire son grand retour, 8 ans après Le Songe d’une nuit d’été. Il la dirigera plus tard, toujours à Avignon, dans Le Borgne est roi de Carlos Fuentes (1970), Le Conte d’hiver de Shakespeare (1980), La Nuit de Madame Lucienne de Copi (1985) et Comédies barbares de Ramón Marìa del Valle-Inclán (1991).

En 1969, lorsqu’il s’agit pour Vilar de faire entrer le théâtre musical au Festival, c’est vers lui qu’il se tourne. Au Cloître des Carmes, devenu entre-temps le lieu privilégié de la création contemporaine à Avignon, Lavelli monte Orden, sur un livret de Pierre Bourgeade mis en musique par Charles Ravier. Cette première expérience de théâtre musical lui ouvre les portes de l’opéra. Sa mise en scène de Cécilia de Charles Chaynes, sur un livret d’Eduardo Manet, sera ainsi jouée en 2005 à l’Opéra d’Avignon.

Compagnon de route du Festival d’Avignon, il y présente, pour la dernière fois en 1993, deux créations : Kvetch de Steven Berkoff et Maison d’arrêt d’Edward Bond. Ses textes seront lus sur les plateaux du Festival jusqu’en 2018.