Retrouvez ici – au fur et à mesure des rencontres « Mon festival, nos festivals » animées par les Ceméa durant le Festival 2022 – les traces laissées par les spectateurs qui ont partagé leurs expériences festivalières.
TRACES DU 19 JUILLET
Je suis à la maison Jean Vilar et aujourd’hui je me suis demandé pour la première fois si la réception d’un spectacle pourrait être complète sans en parler à quelqu’un d’autres.
Cet après midi j’étais à la maison jean Vilar et cet échange « Mon festival, Nos festivals » m’a fait me poser la question de la programmation.
- Au niveau macro : la programmation d’une direction en partance, quels sont « ces » choix et « ses » choix ? quelles intentions ?
- Au niveau micro : ma programmation ! quels sont mes critères ? Et pourquoi ces critères ?
Avignon, pour moi, c’est une expérience vieille de plus de quarante ans ; les années lycée, le festival omniprésent dans la rue, le living théâtre.
Une grande pause puis retour depuis quelques années. Des changements importants, pas toujours à mon goût. J’ai l’impression de « consommer » de la culture et de ne pas assez me poser de questions. Que venons-nous chercher ? Peut-être la nostalgie d’un festival qu’on a connu jeune et que j’ai idéalisé.
Hello, je participe à une rencontre appelé « Mon festival, Nos festivals, à Avignon à la Maison jean Vilar. Ça tourbillonne dans tous les sens. 76 éditions de cette belle épopée .. ? qui dure … cela faisait un bail que je n’étais pas revenu … que d’années perdues …j’ai retrouvé « mon Avignon » et surtout pourquoi j’y étais venu et y reviendrai. Comme d’habitude, il y a trop de spectacle mais … aussi … des rencontres, des échanges … la magie d4avignon …et cerise sur le gâteau l’hôtel d’Yvon Lambert. Bref, le paradis. Je t’embrasse.
Jean-Henri
Cet après-midi j’ai assisté à une rencontre à la Maison Jean Vilar et je repars avec le sentiment de cohabiter plus fort avec les expériences festivalières des autres, par bribes, sans tout en appréhender. Percevoir fugacement des images de spectacles, des rues, la ville l’été, l’incendie et les gens qui prennent part à une célébration.
Dans le monde et hors du monde.
Une envie de spectacle et une envie d’expériences renouvelées.
Margot
Cet après-midi j’ai participé à une rencontre. Nous avons échangé sur le feu qui brûle un peu partout autour de la vile (et jusqu’en Bretagne), mais aussi dans les âmes, dans mon for intérieur.
Pourquoi, comment continuer à aller au théâtre ? Contre le théâtre politique ; la poésie.
J’ai entendu avant-hier de la poésie en langue arabe, et surtout … entendu le sont d’un intérieur qui brûle.
Je suis à la maison Jean Vilar. J’ai entendu et j’ai parlé de mon vécu. Le théâtre non comme un ou des objets à voir, mais comme une expérience à vivre. Le festival, une bulle, oui mais aux parois poreuses sur le monde, celui qui depuis toujours nourrit les spectacles, et celui, ici et maintenant, qui colore notre vécu pendant que nous sommes là.
Je suis ici et je parle et j’entends parler du festival, petite bulle de temps suspendu dans la frénésie qui nous parvient d’ici, maintenant, au-delà des murs de cette maison.
Mais qu’est-ce qui brûle au festival d’Avignon. ?
La forêt, la terre, des êtres
Se sentir « être »
Dans le tumulte, par le tumulte …
Est-ce que j’oublie la guerre en Ukraine ?
Ce que je vis là efface-il tout ce qui me préoccupe ?
C’est une chance d’être là dans ce brouhaha extraordinaire qui me tire de l’ordinaire.
Je m’y sens autrement.
Les cendres tombent du ciel, et nous continuons.
Qu’est-ce qui nous pousse à continuer ?
Je participe à un échanges sur le ressenti du festival. Chacun dit ce qui l’a touché, ce qu’il a retenu. Le cœur du sujet, c’est : pourquoi sommes-nous attachés à ce FESTIVAL … ? Ce qui ressort des échanges, c’est que ce n’est pas seulement le plaisir de découvrir des pièces nouvelles (ou pas), d’en découvrir beaucoup (ou pas) le plus important c’est la magie : le mot a été lancé et repris. Mais explique-t-on la magie, no peux évoquer les échanges, les RENCONTRES qui n’existeraient pas sans les spectacles. Et là nous découvrons que cette culture permet d’aller plus loin, permet de parcourir un chemin beaucoup plus long que celui qu’on avait suivi, seul, avec le spectacle vu…
S’il y a de l’entre soi, c’est celui d’un monde possible ou la culture finalement prend un sens politique (au sens noble du terme – il conviendrait de le préciser).
Parce ce que le festival d’Avignon est frénétique de découvertes et de rencontres.
Parce que c’est une fourmilière du spectacle vivant, c’est le grand repas de l’année et j’ai toujours faim.
Lalalalalala j’adore.
Me voici sous le grand parasol de la cours de la maison Jean Vilar. La parole circule. Ecouter l’expérience de l’autre, la manière dont chacun vit son rôle de festivalier.
Dans les remparts, l’effervescence. En dehors d la ville la forêt brûle.
Et nous ici
Qui sommes nos pour rester ?
Lutter ?
Promouvoir l’art ?
Et quand aurons-nous le temps de digérer toutes ces expériences vécues.
Un trop plein, une bière gazeuse et moi là-dedans qui gravite.
Je n’ai pas encore visité la Maison Jean Vilar mais je participe à une rencontre.
La diversité des ressentis fait émerger un élément commun : la fascination pour un évènement magique qui se déploie dans un lieu unique, une effervescence culturelle très stimulante.
Je me sens boulimique.
Cet après-midi dans la calade de la Maison Jean Vilar et ce soir ce sera mon premier spectacle. Je viens d’arriver et déjà je suis pris par l’envie de voir le plus de spectacles possibles. C’est la magie d’Avignon. Les images remontent des scènes qui nous ont manquées ainsi que les noms de ceux qui ont imaginé ces spectacles.
A l’adresse d’une étoile … Sous le regard de Gérard Philipe, je vais encore aller voir plein de spectacles au festival, et tu y es avec moi, c’est un grand moment de plaisir renouvelée chaque jour, et si j’échange avec les Ceméa c’est que tu n’es plus là pour parler des spectacles.
Je viens de réaliser avec d’autres un arrêt sur image de ce qui se déroule depuis le 8 juillet. Une sorte d’arrêt dynamique, de conscientisation du paradoxe fort et vivifiant : être embarqué dans cette aventure que je recherche chaque année où le quotidien, le politique et l’urgence s’imbriquent grâce à une proposition artistique à la fois ancrée et fragile. Tout le Vaucluse a élu des députés RN, toute la garrigue brûle et je continue à me faire surprendre par des artistes et des philosophes.
TRACES DU 15 JUILLET
Aujourd’hui à la maison Jean Vilar, lieu fondateur de tous mes souvenirs de festivalière, une discussion s’est instaurée entre spectateurs. Nos expériences différentes, se rejoignent parfois, souvent. J’ai retenu une différence de point de vue entre voir dans les spectacles d’aujourd’hui des expériences intimes plus que des entrées sur des grandes questions d’actualités ou éternelles. Comment attendre autre chose. Moi c’est le contraire. Je suis comblée par la dimension politique, universelle de ce que je vois ! Emmanuelle, une spectatrice ici attend comme moi d’être bouleversée. Marie une autre évite, comme moi, le théâtre didactique. Que de « moi » !
Catherine
Avignon, des sensibilités, des interprètes qui portent des textes, des moments de partage et d’émotions.
Un temps rien que pour cela en immersion, loin des réalités qui nous volent notre temps habituellement.
Je suis à la maison Jean Vilar. Je viens de réfléchir avec des festivaliers sur ce que je projette sur des spectacles, ce que je mets en correspondance avec l’état du monde, ce que je trouve, ne trouve pas, que d’autres trouvent pourtant.
Face à une même proposition je comprends un peu plus ce que veut dire l’arbitraire du sujet.
Le théâtre ne devrait pas être didactique … selon moi.
J’attends toujours de voir une proposition qui devance ce qui adviendra.
Toujours je projette.
Et je ne dois pas oublier que je perçois le monde trop restreint.
Aujourd’hui, à plusieurs, nous avons élargi.
Benjamin
Plaisir de découvrir des spectacles sur des sujets qui me passionnent et par d’autres qui me font découvrir des textes que je ne connaissais pas.
Occasion d’en discuter avec des personnes que je ne connaissais pas pour la plupart.
Comment ça me déplace ?
Ma guerre intérieure ?
C’est didactique ?
Un message …
A suivre.
MJV, échange entre nous, spectateurs. Merci.
Je me souviendrai de Catherine qui vient au festival depuis 1968 au moins et tous les ans depuis 2007, parfois jusqu’à trois semaines d’affilé. Nous n’avons pas le même point de vue sur Iphigénie de Tiago Rodrigues, mise en scène de Anne Théron, mais nous nous sommes retrouvées sur l’amour que nous avons eu pour le spectacle Inferno de Castellucci il y a quelques années. Ce spectacle m’avait tant déplacée dans ma relation au théâtre.
Le couple de festivalières se retrouvant tous les ans sur les mêmes spectacles, formé par Catherine et Chantal m’a amusée et touchée. Catherine dit en riant qu’elles n’ont jamais le même point de vue sur les spectacles et pourtant elles vont souvent voir les mêmes.
Cette rencontre m’a permis de me remémorer tous les spectacles qui m’ont transformé et m’accompagnent et cela m’a fait du bien.
Les éditos d’Olivier Py, toujours forts et déterminants, attendus, lus et relus jusqu’à l’usure. Comme résonnent-ils en vrai dans la programmation. Entre enthousiasme et déception, entre fascination et critiques vives. Olivier Py, ils sont plusieurs dans sa tête, non, assurément !
Michel
TRACES DU 11 JUILLET
Derrière le miroir du festival d’Avignon.
Un magnifique dispositif culturel, tremplin de la création contemporaine ou vitrine de celle-ci.
La maison Jean Vilar est un magnifique lieu où l’on se sent accueilli à bras ouverts, riche de présentation et actions variées autour du monde des lettres : lectures, images, vidéos, écriture, partenariat avec auteurs et scolaires.
C’est une belle dynamique pour le spectateur/visiteur et pour ceux qui ont déjà cheminé.
Bravo ! Un grand merci !
Ce qui reste de nous
J’assiste au départ et au final de cette réunion.
Eclipse et présence dans un lieu unique et tellement vibrant.
Bonheur de m’y assoir, actrice d’un moment improbable.
Jean Vilar à tout jamais.
A bientôt et merci pour votre invitation et l’eau fraîche.
Zoé
Je sors d’une conversation sur
Ce que me/nous fait d’être à Avignon pendant le festival.
Non ! Être festivalier plutôt !
Ce sont des mots forts, chargés et j’entends l’incarnation
L’impertinence
La liberté
Le plaisir de se sentir être dans une aventure politique.
Iphigénie est omni présente. Cette histoire nous convoque. Elle nous interpelle sur ce que nous faisons chacun de nous face au pouvoir.
Mais non, nous ne voulons pas d’un théâtre comme d’une école politique, sur des enjeux politiquement acceptables.
Le festival devrait toujours être là où on ne s’attend pas.
Benjamin
Le théâtre à Avignon
Une découverte
Une aventure inédite
Un chaos créatif
Repères perdus
Éclatement créatif permanent
Rencontres inédites
Et vous, vous avez vu quoi ?
Mille projets, mille rencontres,
Un monde qui parle du monde.
Parfois la fatigue,
je suis perdue
le bruit, la foule
et soudain un jardin
une lecture…
une atelier d’écriture,
comme de merveilleuses perfusions d’amour,
d’idées nouvelles,
de visages protéiformes, et ça repart !
Odile
Nous étions peu mais la parole diverse a circulé comme il convient en ces lieux.
Une cour, des pavés, des bancs, un banc sur lequel je me pose et participe à un moment de pause dans mon errance festivalière ce 11 juillet en Avignon.
Avec quelques autres, je partage un sentiment, un ressenti, des attentes et aussi des regrets.
Ce festival 2022 est-il à la hauteur de mes attentes ? Un peu difficile de prendre parti, je viens de voir deux spectacles aujourd’hui et je suis heureuse d’y avoir assisté. Mon cœur de spectatrice s’est laissé attraper.
Ma tête me dit tout de même : « où est l’animation des rues d’antan ? »
Vais-je retrouver cet esprit de rébellion, si familier au festival ou pas ? je n’ai pas la réponse ce jour…je reviendrai voir d’autres spectacles avant la fin et alors je pourrai formuler un avis plus sur et non pas tomber dans le jugement.
Pour finir je dirais : longue vie au théâtre en Avignon, au théâtre tout court !
1er des quatre rendez-vous « Mon festival, nos festivals ». Quelques dames, un homme, André, un routier/pèlerin du festival qui arpente depuis 1969. Toutes ces années dont beaucoup avec les Ceméa. Des gens passent, écoutent furtivement, s’assoient quelques secondes, repartent, reviennent ; mais déjà de la densité, de la force, des paroles d’émotion, du questionnement.
Un réflexion partagée s’engage sur le sens du théâtre, notre présence ici, pourquoi encore et toujours. Ma présence aussi, pourquoi et pour quoi venir et revenir ?
Comment ça va ? Ça va bien, je suis ici !
Michel