Une exposition de Macha Makeïeff
Entrer dans une maison pour être moins perdue.
La lumière, l’effroi, l’enfance, la rêverie,
embarquer les choses recueillies, faire un récit
fantaisiste. Et les petites filles imaginaires dans
cette maison auront tous les droits, les désirs
les plus romanesques.
– Macha Makeïeff
Les objets inanimés ont-ils une âme, une part enfermée d’humanité ?
L’effroi fondamental, l’étrangeté familière qu’il nous arrive d’éprouver en les rencontrant dévoile une part inconsciente de nous-mêmes : celle que nous croisons dans nos rêves.
Trouble fête est donc cela. Dans cette installation conçue comme le volet d’un triptyque qui complète son spectacle Lewis versus Alice et son livre Zone Céleste, Macha Makeïeff expose les mots de son frère Georges. Comme l’auteur Lewis Caroll, Georges s’inventait des histoires de petite fille au sein de mondes imaginaires. Son pays des merveilles s’était, lui aussi, construit pendant une enfance arrêtée, stupéfaite. Dans les couloirs et les salons de la Maison Jean Vilar, leurs mots se répondent au coeur d’un concert de bêtes étranges, de sons distendus et de miroirs qui réfléchissent. Une promenade sensible dans une maison hantée d’objets bienveillants, recalés, de ceux abandonnés dans les recoins des ateliers, au fond des tiroirs, dans les réserves des musées et aux abords des scènes.