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1949

3ème Festival d’Avignon – Le Comité d’Avignon

Soucieux de pérenniser le Festival, le maire d’Avignon, Georges Pons, crée dès 1947 un Comité apte à tenir la manifestation à l’abri des changements de majorité au conseil municipal.

Ce Comité est indépendant et apolitique. Il est composé d’une part de personnalités administratives et régionales (maires, préfets, présidents des chambres de commerce, de transport, d’hôtellerie, de syndicat d’initiative), d’autre part de notables avignonnais. Ses principales missions consistent à accueillir la troupe de Jean Vilar (transport et hébergement) et rechercher de mécènes.

Mais le Comité tente aussi d’infléchir sur les orientations artistiques et le choix des comédiens, deux domaines dans lesquels Vilar entend farouchement conserver sa liberté. Un rapport de force s’engage alors entre les deux.

Lors de l’édition 1949, le torchon brûle. Le Comité remet en cause la reprise de Richard II pour la deuxième année consécutive, ainsi que la création du Cid. En riposte, Vilar prépare sa première lettre de démission, que le maire refuse. En 1951, le Comité conteste la présence de Gérard Philipe ; Vilar obtient gain de cause et fait triompher le comédien dans les rôles de Rodrigue et du Prince de Hombourg.

Le nouveau directeur du TNP compte bien jouir à Avignon des mêmes libertés obtenues à Chaillot, à savoir le choix du programme et des comédiens. En 1953, au soir de la création de Don Juan dans la Cour d’honneur, il apporte une nouvelle lettre de démission au maire d’Avignon, Édouard Daladier :

La seule raison est : impossible de diriger une activité théâtrale s’il faut attendre toute décision d’un comité composé de ‘‘personnalités’’ dont chacun croit bon, à chaque fois, d’avoir à donner son avis.
Mémento, mardi 9 février 1954

Fort de nombreux soutiens – les membres du Film-Club d’Avignon, qui formeront plus tard les ATP d’Avignon, rédigent une pétition réunissant 25 000 signatures –, Vilar revient en 1954, non sans avoir obtenu au préalable la mise en sommeil du Comité, assortie de l’assurance de voir la pleine responsabilité artistique et financière du Festival accordée au TNP.

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