Disparition de Jean-Luc Godard
3 décembre 1930 – 13 septembre 2022
Figure majeure de la Nouvelle Vague, Jean-Luc Godard a tenu une place à part dans l’histoire du Festival d’Avignon et auprès de Jean Vilar.
Dans la Cour d’honneur de 1967, Vilar introduit pour la première fois le cinéma dans la programmation d’un festival d’arts vivants, en choisissant d’y projeter La Chinoise de Godard. Après la danse en 1966, avec Maurice Béjart, c’est une nouvelle étape importante dans l’ouverture du Festival aux autres arts.
Dès octobre 1966, après une première venue enthousiaste au Festival, Godard a l’idée de la création d’un film pour une projection à Avignon. Vilar imagine alors une soirée de créations dans la Cour d’honneur : la projection de La Chinoise suivra la représentation de Messe pour un temps présent, chorégraphiée par Béjart sur une musique de Pierre Henry.
Le 3 août 1967, à 23h, Jean-Luc Godard se rend donc dans la Cour d’honneur du Palais des Papes, accompagné d’Anne Wiazemsky, Jean-Pierre Léaud et Juliet Berto, les acteurs de son film.
Le 5 août, Godard accepte de participer à une rencontre avec le public, au Verger Urbain V.
La Chinoise n’est pas particulièrement bien reçu suite à cette diffusion avignonnaise, n’étant pas assez révolutionnaire pour certains. Pour autant, la Cour est remplie et la rencontre du Verger attire du monde.
Cette première projection ouvre la voie aux Rencontres cinématographiques, animées l’année suivante par Jacques Robert. Les étés qui suivront, plus d’une centaine de films du répertoire et réalisés durant l’année seront projetés dans deux salles de la ville et dans la Cour.
Dans son bilan du XXIème Festival d’Avignon, Jean Vilar écrira : « Nous avons pris le risque de projeter un film avant même que ne soit commencé son tournage. Mais Godard m’a aidé formidablement. Avec sa première mondiale de La Chinoise, il ouvre à Avignon une porte au cinéma de création »
Bibliographie :
Histoire du Festival d’Avignon, d’Emmanuelle Loyer et Antoine de Baecque, Gallimard, 2007.
Avignon, Le royaume du théâtre, d’Antoine de Baecque, Découvertes Gallimard, 1996.
Le Festival d’Avignon 1947 – 1968, Thèse de Catherine Arlaud, 1969.