Coulisses de Don Juan – À gauche Georges Wilson dans le rôle de Don Louis, à droite Maurice Jarre – 1953 © Jean Rouvet / Fonds Association Jean Vilar

Il y a cent ans naissait Georges Wilson.

6 octobre 1921 – 3 février 2010

Successeur de Jean Vilar à la direction du Théâtre National Populaire en 1963, Georges Wilson s’est toujours destiné au théâtre. En 1946, il entre à l’Ecole de La Rue Blanche dans la classe de Pierre Renoir puis complète sa formation par la pratique en prenant part à de nombreuses tournées à travers le monde.

En 1952, il est révélé au public et à la critique lorsqu’il joue dans Le Village des Miracles de Gaston-Marie Martens au Studio des Champs Élysées.

La même année, il est engagé au TNP par Jean Vilar qui lui confie un rôle dans Meurtre dans la Cathédrale.

Au TNP, il fera partie de la distribution de nombreuses pièces parmi lesquelles Lorenzaccio, Ubu, Macbeth ou Antigone et présentera ses premières mises en scène avec La Garde-Malade, L’École des Femmes, La Fête du cordonnier, Arturo Ui, La Vie de Galilée, et les Lumières de Bohème.

Georges Wilson devient également professeur à l’École Charles Dullin, un travail qui lui tient à coeur et auquel il consacre une grande partie de son engagement.

En 1963, lorsque Jean Vilar annonce soudainement son départ du TNP, c’est Georges Wilson qui est choisi pour le remplacer. La tâche l’impressionne mais lui semble nécessaire et c’est avec détermination qu’il s’y attèle.

Il ouvrira en 1967 la salle Gémier : un théâtre de 520 places dans le Palais de Chaillot.

« La responsabilité financière – absolument nouvelle pour moi – liée à la responsabilité culturelle de cette maison, m’effrayait. Je redoutais, comme Jean Vilar, le problème que pose la vaste salle du Palais de Chaillot. Mais nul ne savait, nul ne pouvait sentir plus profondément que moi l’absolue nécessité de poursuivre cette expérience sans précédent au Théâtre, l’oeuvre admirable de Jean Vilar. Les craintes que j’éprouvais auraient été partagées par tout autre animateur pressenti à ma place, mais j’étais conscient d’avoir quelques chances de réussir après dix années passées aux côtés de Jean Vilar et à vos côtés. »

– Extrait de la Lettre aux associations populaires de Georges Wilson – Bref n°69

« Le Théâtre National Populaire continue donc. Il est confié à un homme dont les attaches avec la cause de la culture populaire sont fermes. Enfant du peuple, né banlieusard, adolescent pauvre, Georges Wilson a peu à peu fait son chemin sans qu’aucune sottise ou banalité ne vienne entacher sa carrière. Le voici aujourd’hui, à 40 ans, directeur d’un Théâtre National. C’est le bel âge. De toute évidence une vive affection lie cet homme à notre public. Que de fois n’a-t-il pas dit qu’il n’en concevait pas d’autres ! »

– Jean Vilar, Bref n°67

Il quittera le TNP en 1972 après neuf ans de direction et sera de 1978-1995 le responsable artistique du Théâtre de l’Oeuvre à Paris et y signera les principales mises en scène.

Parallèlement à sa carrière au théâtre Georges Wilson tiendra de nombreux rôles au cinéma et à la télévision. Il met un premier pied dans la réalisation avec le téléfilm Léopold le bien-aimé en 1975 puis il réalisera le film La Vouivre en 1989, d’après le roman de Marcel Aymé avec Lambert Wilson dans le rôle principal, pour lequel il obtiendra le Grand Prix du Festival de Madrid.

Contrat d’acteur entre Georges Wilson et le TNP – 1952
© Fonds Association Jean Vilar

Article du France-Observateur sur George Wilson – 1959
© Jean Rouvet / Fonds Association Jean Vilar