Le monde de Shakespeare est si vaste et complexe qu’on ne peut l’embrasser que sur un seul visage. Pour célébrer le 450e anniversaire de la naissance du plus populaire des poètes dramatiques, nous avons choisi celui d’Hamlet. On n’en finit jamais de suivre les méandres de ce génie orgueilleux perclus d’interrogations inspirées des intuitions de Montaigne. Entrer dans Shakespeare par la porte Hamlet, c’est penser tout ensemble le théâtre élisabéthain, Giordano Bruno, Galilée, l’empire de l’homme sur la nature, le mythe de Faust, la résistible Armada espagnole et la naissance d’une nation – l’Angleterre… Œuvre sidérante que nous frôlons dans cette exposition consacrée à un personnage qui est comme une « Joconde en littérature ». Installation vidéo (avec notamment des extraits des mises en scènes de Patrice Chéreau et Thomas Ostermeier) plus qu’exposition où la suggestion prime. Hamlet et ses différents interprètes nous aident à voir un peu plus loin, sinon un peu plus clair.
 
Deux salons de la Maison Jean Vilar sont consacrés aux relations de Jean Vilar avec Shakespeare, qui apparaît comme l’autre fondateur du Festival : Richard II, en 1947, sonne l’entrée en scène d’un théâtre libéré de ses dorures et de tout embonpoint. Sous le ciel de l’été provençal, Shakespeare a trouvé dans la Cour d’honneur l’écrin qui manquait à sa gloire : ses rois, ses princes, ses reines, ses commères, ses amoureux, ses gueux sont chez eux à Avignon.

Publication associée > Cahiers Jean Vilar n°117 : Perspective Shakespeare