LECTURE
Mercredi 3 juillet à 17h30 | Studio, rdc de la Maison Jean Vilar | Entrée libre dans la limite des places disponibles
Éclairage sur La Taupe de Serge Rezvani
Enfin, est arrivé le jour de L’intelligence artificielle !
Enfin les grands auteurs de théâtre défunts sont assurés d’un prolongement à l’identique de leur Œuvre puisque cette « intelligence » surgie du Néant serait sur le point de continuer la pensée, la poésie, les risques stylistiques des génies de l’art de l’écrit et surtout de l’art oral du théâtre: cet ultime lieu du vivant aujourd’hui !
Autorisé par l’arrivée de cette nouvelle sorte d’intelligence paraît-il si intelligente, reste à assumer l’intelligence de la bêtise si souvent mise sur scène ou en écrit par les plus grands des auteurs français, que ce soit Molière, bien sûr, avec son Malade imaginaire, soit Flaubert avec ses Homais, ses Bouvard et Pécuchet et la plupart des seconds rôles de Madame Bovary, et bien sûr l’humoriste originel : saint Tchekhov, ainsi que Proust, évidemment, avec ses Verdurin dignes, par leur bêtise intelligemment mis en vie, de bien des personnages « marrants » de Feydeau.
Donc devant ce fléau annoncé de « l’intelligence artificielle », il m’a semblé nécessaire aujourd’hui d’assumer notre inintelligence originelle, divinement humaine, par une pièce où la Bêtise, déposée sur scène en temps réelle, donne la preuve qu’en mettant à nu le langage « inintelligent » utilisé à propos de la « fin de vie » des autres, par exemple, autorisé par mon âge proche de la centaine, donc directement concerné, j’ai voulu montrer par cette ultime (ah là là mes amis !) comédie écrite à la main, qu’il est possible de dénoncer par le rire, autant que possible « inintelligent », la bêtise de ceux qui se croient autorisés d’édicter les normes de la mort « artificielle » promise par cette nouvelle société, laquelle prétend se reposer sur ses machines à penser intelligemment.
Serge Rezvani
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Photographie © Thierry Cohen
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