Fort de son succès l’année dernière, nous reprenons cette année (Notre) Mouette ou Du vent à la Maison Jean Vilar dans les mêmes conditions. Un autre projet dirigé suivra, au Théâtre des Carmes cette fois, les 30, 31 mai et 1er juin à 20 h : (Notre) Hamlet ou Qui va là ?
Un programme chargé donc avant les épreuves conduisant aux Diplômes et Certificats des élèves dans la foulée (toujours au Théâtre des Carmes, à partir de 10 h les 7 et 8 juin).

J’écrivais l’année dernière au sujet de ce travail sur la Mouette : « L’enseignement du théâtre, comme tout enseignement, est un éternel recommencement. Il est fondamental que les jeunes gens investissent les grandes œuvres du répertoire tout autant qu’ils explorent les écritures, même parfois balbutiantes, de leurs contemporains vivants. En termes pédagogiques comme artistiques, il s’agit quasiment d’un adage : découvrir comme redécouvrir et explorer. Continuellement. Infiniment.

La venue de Marie-Christine Autant-Mathieu, une des plus grandes spécialiste de Constantin Stanislavski, à la Maison Jean Vilar en septembre 2022 à l’occasion de la sortie de son dernier livre (Le Système de Stanislavski, Genèse, histoire et interprétation d’une pratique du jeu de l’acteur, Eur’Orbem éditions, 2022), a ouvert la voie à la genèse de ce travail sur Tchekhov afin que les élèves du Conservatoire puissent s’exercer à cet immense auteur, à cette pièce mythique de l’histoire du théâtre : la Mouette. Heureux hasard, ou coïncidence qui fait sens, la salle attenante au jardin se pare elle-même de ce titre. En effet, le jardin de la Maison Jean Vilar, la salle la Mouette – la Maison Jean Vilar toute entière au fond – est un personnage en soi, un personnage poétique qui accueille d’emblée les propositions théâtrales les plus osées. Dont celle-ci donc.

Je ne saurais dire l’enthousiasme des jeunes gens lorsque l’idée a germé de proposer (Notre) Mouette ou Du vent dans ce merveilleux espace.
Notre volonté est simple : que ce jardin et cette salle deviennent le cœur même de notre scénographie, un des personnages principaux. Lumière naturelle en après-midi, un public qui déambule d’espace choisi en espace choisi, à peine quelques accessoires dictés par la dramaturgie de la pièce (tables, avec nappes, gâteaux, thé… – à partager avec le public -, un fauteuil roulant, quelques fleurs…). Un théâtre « pauvre », comme on dit, au service d’un auteur d’une si grande richesse : quelques apprentis-acteurs, un grand texte (« c’est drôle et ça serre le cœur », comme a pu dire un critique de l’époque) et un merveilleux espace dont la poésie apparaît au premier coup d’œil. Voilà tout. Si j’ose dire… »

Je n’ai pas grand chose à ajouter un an plus tard si ce n’est une distribution modifiée quelque peu, nouveaux élèves oblige. Avec, donc :

Léo Bacle, Noémie Boyer, Noémie Demonet-Court, Anaïs Duclos, Alixe Faivre, Enki-Jon Echegaray, Tito Leras, Romain Roy, Angélina Segura, Clément Tranchepain, et Hugo Valat.

N.B. : Nous nous sommes appuyé sur la traduction de la version originale de La Mouette (1895), traduite par André Markowicz et Françoise Morvan.

Fabrice Pruvost